02.06.2012 - 28.10.2012
L’été 2012 connaît le plus grand événement jamais organisé autour de l’oeuvre d’Aloïse (1886- 1964) dont Jean Dubuffet, à l’origine du concept d’Art Brut, en a fait l’une des figures majeures. La Collection de l’Art Brut et le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne présentent les expositions Aloïse. Le ricochet solaire, à l’occasion de la publication du catalogue raisonné électronique de son oeuvre, réalisé par la Fondation Aloïse. Une manifestation accompagnée d’un ouvrage de référence, d’un livret, ainsi que d’un coffret de disques compacts, consacrés aux écrits d’Aloïse notamment.
La donation faite par Jean Dubuffet à la Ville de Lausanne en 1971 – à l’origine de la création de la Collection de l’Art Brut – comptait un fonds exceptionnel d’Aloïse. Par des dons postérieurs remarquables, la Collection de l’Art Brut compte un fonds de près de deux cents œuvres, auquel s’ajoute le dépôt du Canton de Vaud. Aujourd’hui, la Collection de l’Art Brut montre pour la première fois l’ensemble du fonds.
Déjà en 1947, en quête d’œuvres dissidentes et singulières depuis à peine deux ans, Jean Dubuffet découvre les œuvres d’Aloïse par l’intermédiaire du Docteur Jacqueline Porret-Forel. Puis, en 1948, lors d’un voyage en Suisse, il rend visite à l’artiste à l’Asile de la Rosière, à Gimel, en compagnie de René Auberjonois. Quelques mois auparavant, il présentait des dessins d’Aloïse dans le Foyer de l’Art Brut, à Paris, parmi d’autres découvertes d’exception (Adolf Wölfli, Heinrich Anton Müller, Scottie Wilson, etc). Avec un œil rigoureux et exigeant, Jean Dubuffet sélectionnait des œuvres d’Aloïse parmi celles collectées par Jacqueline Porret-Forel. Il a constitué un ensemble unique au monde fait de pièces majeures qui est le cœur du fonds de la Collection de l’Art Brut. Jean Dubuffet considérait « la vaste tapisserie à mille volets d’Aloïse » comme un exemple resplendissant d’une création d’Art Brut, proprement féminine, dans laquelle l’artiste a trouvé « un moyen de manifester son sentiment de l’impermanence, de la relativité, de l’inexistence réelle de tout être ».
