Le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne présente la première exposition dans un musée en Suisse romande de l’artiste Giuseppe Penone (né en 1947 à Garessio, Italie, vit et travaille à Turin), conçue en étroite collaboration avec l’artiste.
Tout grand sculpteur est aussi un grand dessinateur. Giuseppe Penone donne corps à cette évidence. La première exposition de ce protagoniste majeur de l’Arte Povera dans une institution muséale en Suisse romande inverse la démarche habituelle qui consiste à montrer des sculptures de Penone accompagnées de dessins préparatoires.
L’exposition lausannoise prend le dessin comme point de départ, les sculptures apparaissant en contrepoint – des dessins de la main de Penone, mais aussi des travaux sur papier issus de sa collection, de Alberto Giacometti, Amadeo Modigliani, Giacomo Balla, Pierre Bonnard, Kasimir Malevitch ou Louis Soutter. Se répondent ainsi les différents regards, sur diverses techniques, sur divers temps de la création, sur plusieurs formes d’expression. Les regards croisés entre les univers du dessin de Giuseppe Penone et de ses illustres confrères révèlent, loin de simples analogies formelles, de subtiles affinités électives, et font découvrir une face moins connue et plus intime de l’artiste italien.
L’exposition réunit une centaine de dessins de Penone datant de 1967 à 2006, 13 dessins émanant d’autres artistes, deux grands frottages (Verde del bosco) de 1984, un choix de ces fameuses sculptures en bronze (Gesto vegetale) qui enlacent des plantes, une pièce monumentale présentée récemment à Versailles (Spazio di luce, 2008) ainsi qu’une belle sculpture figurative de 1983 jamais montrée auparavant.
Dans les deux plus grandes salles du musée sont déployées des sculptures, les autres espaces sont transformés en cabinets de dessin, créant ainsi une alternance entre monumental et intimiste, entre l’idée de développement conceptuel et d’œuvre terminée. Regards croisés donc entre dessin et sculpture, entre dessins de Penone et d’autres artistes, entre des conceptions du dessin diamétralement opposées : dessin en tant que support de la pensée et note préparatoire, mais aussi en tant que forme d’expression spécifique et autonome, comme l’évoque l’homonyme dessein ou l’italien disegno.